Les Vigies exposent

Les 17 et 18 septembre derniers, les Vigies du Minou et le service animation de la commune de Plouzané proposaient une rétrospective de leurs recherches au fort du Petit Minou.

Dix huit affiches présentées sur des panneaux mis à notre disposition par les services techniques de la commune, allaient nous permettre d’exposer une partie des images d’archives collectées ces trois dernières années.

Mise en place des panneaux par thème

L’initiative « collecte et transmission de mémoire » de l’association n’avait pas ménagé ses efforts depuis plusieurs semaines pour préparer cette animation. Choix des sujets, sélections des illustrations, rédaction des textes, mises en page, lecture, vérification et énièmes relectures. 

Le parvis du fort nous offrait plus de 250 m2, en plein air, dédiés à cette exposition. Les thèmes que nous allions aborder nous surprennent encore tant les sujets d’intérêts sont riches et variés. Ce promontoire si souvent photographié reste discret sur ces activités passées mais, avec de la persévérance et de la curiosité … 

Le fort, sentinelle veillant sur l’entrée de la rade de Brest a derrière lui une très longue carrière militaire. Le Minou, bastion du goulet, Vauban en profitera pour vous révéler quelques plans stratégiques de sa ceinture de fer.  

Ces deux journées dédiées à notre  patrimoine vont nous permettre d’attirer l’attention de 1200 visiteurs sur cet environnement à mettre désormais en valeur et à protéger. 

Préparation des stands

Une fois franchi l’ancien pont levis, ouvrons l’appétit de nos invités avec un menu proposé en 1938 par la rôtisserie de l’hôtel du Minou (étoilée au guide Michelin). Un excellent champagne millésimé cuvée 1928 y était servi. Nombreux furent les visiteurs à nous demander où se trouvait ce fameux restaurant disparu aujourd’hui. Avec un brin d’humour, les plus gourmands auraient souhaité y réserver une table. Edmond et Dalila Torchio, les propriétaires, auraient apprécié. Désolés, pour ce soir nous sommes complets.

Vernissage et allocution du président devant les représentants de la mairie et les adhérents

Touchons du doigt la grande aventure des câbles télégraphiques transatlantiques. Le premier câble « français » fut déployé ici, à nos pieds, sous la plage. Imaginez les câbliers, très tôt ce matin du 17 juin 1869. Une centaine de marins souquant sur le lourd serpent de cuivre et d’acier qui serait bientôt, après un mois d’efforts, relié au continent américain. Le câble Paris New-York passait bien par Plouzané.

La récolte saisonnière du sable coquillier: La mer depuis des milliers d’années amassait sur ces dunes sous-marines les débris de bans de corail, de coquillages, de minéraux calcaires. Saupoudrez ce traezh (sable coquillier) sur vos terres, au sol trop acide, et vous pourrez ainsi profiter d’autres cultures maraîchères. Ce bienfait de la nature n’avait pas échappé à nos premiers laboureurs. Il leur restait, au prix de nombreux efforts, à venir au Minou par la terre et par la mer pour le récolter.

Un clin d’oeil cinématographique, Michèle Morgan, Jean Gabin devant la caméra de Jean Grémillon.  Hé oui, les premières images du film Remorque furent tournées ici et toujours dans cette salle de restaurant de la rôtisserie du Minou. La réalisation du film fut interrompue par la guerre en 1940. Durant quatre longues années, le drapeau allemand flottera au dessus des remparts du Minou.

Animation musicale du dimanche avec Fanfarnaum

Evidemment, vous étiez venus pour cela, le phare! Sa construction, les logements du gardien et de sa famille, la tour radar et son radôme n’ont presque plus de secrets pour les Vigies. Deux journées intenses suffiront à peine à partager le résultat de nos recherches avec vous. 

Cette année, pour toutes celles et ceux qui avaient réservé leur visite sur le site internet de la mairie, les guides bénévoles des Vigies vous conduisaient au sommet du phare. Plus de 400 visiteurs et seulement 30 minutes par groupe pour profiter du panorama offert en haut des 90 marches. Durant deux jours, les visites s’enchaînent. Notre plus jeune guide, du haut de ses 12 ans vous a sans doute impressionné. La valeur n’attend pas le nombre des années dit-on. 

Un menu alléchant – 1938. Mais où se trouvait cet hôtel?

Afin de partager avec le plus grand nombre d’entre vous et de poursuivre ces recherches, notre site internet nous permet de publier ces moments particuliers avec ceux qui n’ont pas pu se déplacer. C’est souvent l’occasion de faire de nouvelles connaissances et d’enrichir nos archives. Certains nous demandent déjà si nous proposerons une nouvelle exposition. Nous y réfléchissons. 

De nombreuses cartes postales anciennes furent présentées lors de cette exposition. Nous tenons à remercier particulièrement les collectionneurs cartophiles qui ont accepté de mettre ces documents à notre disposition. Nadine et Jean-Baptiste se reconnaîtront, qu’ils en soit encore remerciés. 

Une visite du phare complète l’exposition

Poursuivre les recherches: Loin d’avoir découvert d’autres sources d’informations, quelques jours après cette exposition, un autre collectionneur nous proposait de consulter ses précieux albums, fruits de longs dimanches à fréquenter les foires aux vieux papiers d’antan. Plus de 25 ans de recherches de tri, d’échanges, René nous adressait un email et nous ouvrait sa porte et ses classeurs. 

Sandrine vous accueille – Est-ce qu’il reste des places pour la visite?

Parmi ses trésors, à en faire pâlir d’envie les « ship spotters » d’aujourd’hui, ces sentinelles passionnées de photographies et de toutes sortes de navires à voiles, à vapeur, de commerce, de marine de guerre. René, il y a quelques jours nous laissait découvrir une nouvelle photographie inédite.

Le paquebot Normandie fit une courte escale à Brest entre 1935 et 1940. Nous avions la photographie au bout des doigts. Nos limiers se lancèrent sur l’affaire. Les archives de presse témoignaient de ce ravitaillement exceptionnel du plus grand paquebot du monde, le 9 mai 1935 à Brest. Quelques jours après son lancement à Saint-Nazaire, le Normandie effectuait avec succès ses essais de propulsion sur la base de vitesse des Glénans.

…….. En 1939 le phare est électrifié …….

Déclaré apte à commencer ses croisières entre le Havre et New-York, il lui fallait une escale à Brest pour ravitailler. La grande rade à la pointe du Finistère, trop éloignée de Paris avait tenté d’offrir ses eaux calmes aux grands navires transatlantiques. Le Havre lui avait ravi la place. Préfet, préfet maritime et de nombreuses autorités et personnalités étaient venues déjeuner ce jour là à « l’hostellerie du vieux Minou ». Faute de saliver devant ce menu, nous avions la photographie du Normandie arborant son pavois en doublant le phare du Minou. Ainsi se réécrivent les pages d’histoire du phare de Plouzané.

Dans les trésors de nos collectionneurs et prochaines expositions – Le paquebot Normandie au Minou en 1935

De prochaines expositions. Vous avez peut-être, vous aussi, dans vos tiroirs des archives inédites que nous pourrions mettre en valeur?

N’hésitez pas à nous contacter, nous en prendrions grand soin et nous pourrions, avec votre accord, les partager. 

Les Vigies du Minou. 

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